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Une enquête de l’ACEF sur les entreprises de prêts rapides

La région de Granby compte un nombre impressionnant d’entreprises qui opèrent dans le domaine des «prêts rapides».  Non seulement, celles-ci exploitent les consommateurs vulnérables de façon éhontée, elles opèrent sans même respecter la Loi sur la protection du consommateur.

Tels sont les constats que nous avons dressé au terme d’une enquête sur ce type d’entreprises qui opèrent sur notre territoire.  C’estFactures électroniques un dossier du Journal de Montréal, paru en janvier, qui nous a incité à enquêter sur ces entreprises établies sur notre territoire. On y qualifiait Granby de «capitale des prêts privés».

De fait, nous avons pu répertorier 15 entreprises ayant leur siège social sur notre territoire, dont 14 sur le seul secteur de Granby/Bromont. Notre enquête nous a permis de dresser plusieurs constats :

  •  Ces entreprises offrent du crédit facilement accessible, des prêts variant entre 300 et 1500 $ et livrables dans la journée, selon leur site Internet;
  •   Ces prêts sont dotés de frais de crédit abusifs, allant jusqu’à 150% et 223% lorsqu’on transforme l’ensemble des frais en taux d’intérêt annuel;
  • Les contrats que nous avons pu recueillir ne respectent pas la Loi sur la protection du consommateur, notamment en chargeant des frais de courtage ou d’adhésion ou en transformant ces prêts en crédit variable afin de facturer en toute légalité des frais exorbitants aux consommateurs.

Selon la Loi sur la protection du consommateur (articles 70 à 72), tous les frais liés au prêt d’argent doivent être inclus dans le taux d’intérêt (frais de crédit) chargé au consommateur.

Bien évidemment, cette situation est préoccupante pour nous, car ces entreprises exploitent les consommateurs qui ne disposent pas d’un bon dossier de crédit. On parle ici de travailleurs, mais aussi d’immigrants et de personnes issues de communautés autochtones. Comme ces prêts se font sur Internet, la clientèle provient de partout au Québec.

L’ACEF Montérégie-est demande donc à l’Office de protection du consommateur et au ministre de la Justice du Québec, M. Simon Jolin-Barrette, de se pencher rapidement sur cette situation afin de trouver des solutions.

Nous demandons aussi que les autorités gouvernementales se penchent avec le milieu bancaire afin d’élargir l’accès au crédit bancaire traditionnel. Ce serait selon nous l’une des solutions pour contrer ce genre de pratiques.